L'inventaire après dèces de Sophie Degournay, Caillamont, 1861

J'avais presque oublié la demande que j'ai fait il y a quelques mois à l'association le Fil d'Ariane, concernant la recherche d'un inventaire après décès. Une belle surprise en ouvrant ma boite mail en ce début d'année.

J'ai donc entre les main l'inventaire après décès de Sophie Anatolie Degournay,datant de 1861.Sophie est une des sœurs de mon ancêtre directe, Victoire Ernestine Degournayà qui j'ai déjà consacré un article. Je me suis intéressée de près à la vie de Sophie Degournay puisqu'après sa mort, son veuf a fini par épouser sa sœur, mon ancêtre Victoire Ernestine Degournay.



Une maison d'habitation et son terrain dans le hameau de Caillamont

Grâce à cet inventaire après décès, nous apprenons que Sophie a acquis une maison appartenant à ses parents, Guillaume Degournay et
Marie-Madeleine Tricot. Elle l'a achetée le 25 février 1852 devant Maître Damiens à Gournay soit 4 années après son mariage avec Désiré Larcher (celui qui épousera Victoire par la suite) et cela avec la somme donnée en dot par ses parents, soit 1000 francs.

La maison est construite en bois et couverte de chaume sur une parcelle de 15 ares dont 13 ares 75 centiares de terrain en cours et herbages plantés. Lors de cette acquisition, une partie du terrain était boisée ce qui a nécessité des travaux d'aménagement assez conséquents. Cette espace a été déboisé et reconverti en herbages replantés d'arbres fruitiers.
La partie habitation comporte quant à elle une cuisine, deux chambres, un cellier et un grenier ainsi qu'une partie charretterie et un poulailler en guise de dépendances.


Dans l'armoire de la défunte
 
L'inventaire après décès nous offre une revue détaillée du linge possédé par Sophie avant sa mort. On trouve dans son armoire: vingts chemises de femme, deux mouchoirs en laine, deux mouchoirs de poche, deux bonnets en dentelle de tulle, deux autres uni, un autre noir, un jupon en molleton bleu, une robe en mérinos (laine), une jupe en siamoise rouge (
soie et coton) ainsi qu'une petite épingle en or

C'est la première fois que je suis face à un inventaire aussi détaillé en terme de couleurs et de matières. Je suis également surprise de découvrir la mention d'un bijou en métal précieux. Sophie était-elle une femme coquette? Puisqu'elle était couseuse de bas, elle était peut-être amoureuse des tissus et des matières.L'épingle en or était-elle un cadeau de mariage, un présent de son époux ?




Vie de la famille Larcher-Degournay


Désiré Larcher exerce, quand à lui, le métier d'extracteur de terres réfractaires
, c'est à dire qu'il creusait des puits et des galeries pour en extraire la terre glaise utilisée par les potiers. 
Il semblerait que suite aux aménagements exercés sur le terrain, la famille se génère des revenus supplémentaires grâce aux herbages et aux arbres fruitiers plantés. Ils ont en effet 15 hectolitres de cidre (1500 litres) dans leur cellier et 180 bottes de foin dans le grenier. 
S'ils possèdent deux chambres, tous les membres de la famille semblent dormir dans la même chambre où il y a deux lits, un pour les parents et l'autre pour les deux petites filles.


Le coût de l'enterrement de Sophie et de son bébé

Lorsqu'elle est décédée, Sophie venait tout juste d'accoucher d'une petite fille. L'accouchement a surement été difficile, en tout cas Sophie ne s'est pas remise et malheureusement son bébé ne lui a survécu que quelques mois. 

Leur enterrement a généré quelques frais pour la famille, ils sont énumérés dans l'inventaire.

  •  3 francs pour médicaments au pharmacien
  •  48 francs pour les visites du médecin de Formeries
  •  22 et 10 francs au curé de Saint-Samson pour frais d'inhumation 
  • 14 francs à l'instituteur de Campeau pour frais d'inhumation
  •  3 francs à l'instituteur de Canny pour l'inhumation
  • 2,75 francs pour les luminaires
  • 12 et 3,5 francs au sonneur et au fossoyeur
  • 12 francs pour les cercueils



Sophie est décédée à 40 ans. Avec son époux, elle a eu 4 enfants dont deux sont décédés peu après leur naissance.


S'entendait-elle avec sa sœur Ernestine, à côté de chez qui elle a vécu de nombreuses années? Y avait-il des querelles, des jalousies, de la compétition entre elles et leurs époux respectifs ? Que de questions auxquelles les archives ne pourront pas répondre ...

Sources

L'inventaire après dèces de Sophie Degournay, Formeries, 1861
Extrait Plan d'arpentage de Saint-Samson-la-Poterie, 1784

2 commentaires:

  1. Bonjour, je découvre votre blog avec cet article qui me plait beaucoup.
    Quelle chance de pouvoir exploiter un inventaire après décès même si les circonstance sont tristes.
    Au plaisir de vous suivre.

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    1. Bonjour, Merci beaucoup pour votre message. Je crois qu'après les photos de famille, les inventaires après dècès sont les documents familiaux les plus instructifs, ils permettent vraiment de visualiser la vie quotidienne de nos ancêtres, c'est fascinant. A bientôt .

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