Elle est née le 22 mai 1823 dans la demeure de ses parents, Guillaume Degournay, manouvrier et Marie-Madeleine Tricot. Ses parents sont déjà mariés depuis 5 ans et elle est la petite dernière de trois filles.
Vers 1836, sa famille emménage dans une commune environnante à 5 km de là, Saint-Samson-la-Poterie.
A cette époque, son cousin, Victor Descampeaux , qui a le même âge qu'elle, vit avec eux. Elle restera sûrement proche de lui puisqu'il est cité comme témoin lors du second mariage de Victoire.
C'est à Saint-Samson que Victoire rencontre celui qui sera ensuite le père de ses enfants: Félix Auguste Thioux.
Amoureuse ou non, elle épouse ce garçon meunier de 7 ans son aîné, le 29 avril 1842, soit cinq jours après la naissance de leur premier enfant. C'est une fille, qu'ils nomment Zoé Ernestine Elisa Thioux (ma quadrisaïeule).
Le couple s'installe chez les parents de Victoire, au hameau Caillamont. Un peu excentré de Saint-Samson-la-Poterie,le hameau comprend une douzaine de bâtiments. Il est bordé au Sud par une forêt dit "grand bois" et au Nord par une rivière, le Thérain. La maison, sur quinze ares de terrain soit 1500m2, en cours, jardins et dépendances, appartient à ses parents.Victoire en héritera par la suite.
De 1843 à 1851, le couple a encore 4 enfants: Victor Adonis, Lisca Mélanie, Victoire Ernestine et Félix Paul Xavier. Ils vivent un moment avec les parents de Victoire, puis ceux-ci partent vivre dans le Val d'Oise chez une autre de leurs filles et son époux; ils y finiront leur vie.
La soeur cadette de Victoire, Sophie Anatolie Degournay, s'installe aussi avec sa famille au hameau Caillamont, où elle a racheté la maison (une autre maison ?) de ses parents. Elle s'est mariée à quelques années d'intervalle de sa soeur avec un homme du village, Jacques Isidore Désiré Larcher. Celui-ci est employé à l'extraction des terres réfractaires, autrement dit c'est un ouvrier qui creuse des puits et des galeries pour en extraire la terre glaise utilisée par les potiers. Le couple a également deux filles.
C'est au printemps 1861 que tout bascule pour les deux couples.
Felix Thioux meurt dans sa demeure le 7 avril 1861, surement de maladie. Quelques jours plus tard, Sophie Degournay donne naissance à une fille, Marie Léonie Larcher, mais ne s'en remettra pas. Le 2 juin suivant, elle décède à son tour, surement mal remise de ses couches. Son bébé ne lui survivra que de quelques mois...
Victoire se retrouve alors seule avec 5 enfants, âgés de 10 à 20 ans; Désiré, avec deux filles de 9 et 6 ans. Les deux familles continuent à vivre à Caillamont. Malgré leur jeune âge, les enfants de Victoire mettent la main à la pâte, en travaillant tous comme journaliers.
Recensement 1861 - Saint-Samson-la-Poterie Hameau Caillamont |
Felix Thioux meurt dans sa demeure le 7 avril 1861, surement de maladie. Quelques jours plus tard, Sophie Degournay donne naissance à une fille, Marie Léonie Larcher, mais ne s'en remettra pas. Le 2 juin suivant, elle décède à son tour, surement mal remise de ses couches. Son bébé ne lui survivra que de quelques mois...
Victoire se retrouve alors seule avec 5 enfants, âgés de 10 à 20 ans; Désiré, avec deux filles de 9 et 6 ans. Les deux familles continuent à vivre à Caillamont. Malgré leur jeune âge, les enfants de Victoire mettent la main à la pâte, en travaillant tous comme journaliers.
Petit à petit , les enfants quittent le foyer familial pour vivre leur vie d'adulte, se marier ou prendre une place dans une commune environnante.
C'est alors que Victoire Degournay et Désiré Larcher, prennent une étrange décision: ils se marient en juin 1867 soit 6 ans après le décès de leurs conjoints respectifs.
Cependant, l’article 162 du code civil prohibe le mariage entre beau-frère et belle-sœur . Seul une main-levée de prohibition a pu faire que le mariage soit autorisé puisque le mariage qui produisait l'alliance a été dissous par le dèces.
Le motif de cette union n'a sûrement rien de romantique, j'y vois plus un intérêt financier ou une volonté de cohabiter.
Au regard du contrat de mariage des deux époux, je crois deviner qu'ils étaient plutôt pragmatiques.
Au regard du contrat de mariage des deux époux, je crois deviner qu'ils étaient plutôt pragmatiques.
On découvre que le premier mariage de Victoire n'a rien produit, puisqu'il n' y a même pas eu d'inventaire après le décès de Félix Thioux. Elle est cependant propriétaire d'une maison qui provient de la succession de son père, décédé en 1866, et dont elle a acquis les parts moyennant 300 francs à verser après le décès de sa mère.
De son côté, Désiré apporte sa part de la communauté qui a existé entre lui et sa défunte épouse, ainsi que son épargne, assez conséquente, depuis le décès de son épouse soit deux obligations du crédit foncier de 500 francs chacune ainsi que 2000 francs déposés à la caisse d’épargne de Gournay .
Ce qui est aussi amusant à signaler c'est qu'un an avant leur mariage, Zoé Thioux, ma quadrisaïeule, la fille de Victoire, a épousé Isidore Virgile Petit, le neveu de Désiré Larcher.
Victoire finit sa vie à Hericourt-sur-Thérain où elle décède à 77 ans en 1901 dans la ferme de sa petite fille Cécile Thioux et de son époux Henri Munin, au hameau des Bois aux moines.
Sources:
Etat-civil, recensement de population, table des successions - Archives Départementales de l'Oise
Contrat de Mariage de Victoire Degournay et de Désiré Larcher
Victoire finit sa vie à Hericourt-sur-Thérain où elle décède à 77 ans en 1901 dans la ferme de sa petite fille Cécile Thioux et de son époux Henri Munin, au hameau des Bois aux moines.
Sources:
Etat-civil, recensement de population, table des successions - Archives Départementales de l'Oise
Contrat de Mariage de Victoire Degournay et de Désiré Larcher
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