Antonio Genesta et Antonia Tuduri, colons minorquins en Algérie au XIXe

Voici l'histoire de mes ancêtres minorquins Antonio Genesta et Antonia Tuduri, colons minorquins en Algérie du XIXe siècle. 

Né à Ciutadella de Minorque en 1826, fils de Joseph Genestar et Juana Barcelo et avant-dernier d’une fratrie de 5 enfants, Antonio Genesta, très jeune, part pour l’Algérie, tout comme son frère Rafael, pour y travailler comme journalier.
Il y épouse une jeune minorquine, originaire d’Alaior . La jeune femme de 4 ans sa cadette, Antonia Margarita Rosa Tuduri, est elle aussi venue tenter sa chance en Algérie avec ses parents, Geronimo Tuduri, Angela Frabregas et l’ensemble de sa fratrie.


Ces familles font partie de la deuxième vague d’immigration mahonnaise en Algérie, emmenant essentiellement des travailleurs de la terre. Employés dans les propriétés appartenant aux citoyens français, travaillant très dur et économisant pour exploiter leurs propres terres .

Les témoins de l’époque vantent les qualités du Mahonnais : " Il est cultivateur de naissance; il est sobre, économe dans son ménage et dans ses outils de culture, il est laborieux ; en outre il aime la vie de famille et a toutes les qualités de l’homme rangé et moral." Un autre précise " aux environs d’Alger, des mahonnais, habiles jardiniers, exploitent ces terres et les louent sur le pied de 1 000 à 1 500 francs l’hectare ; le voisinage du marché et la quantité d’engrais de la ville leur permettent d’assez beaux bénéfices. "

En 1880, on compte 10 000 mahonnais dans l’Algérois soit plus de 40% de la population minorquine.


Le couple de nouveaux mariés s’installe sur Alger où ils ont 4 enfants : Jeanne en 1850, Angélique, trois ans plus tard, Joseph en 1855 et Antoinette en 1861. La famille s’est entre-temps installée à Ain Taya puis au Cap Matifou au plus près de la famille d’Antonia : "Tony" y est mentionné comme étant cultivateur mais également aubergiste en 1861 .



Un peu plus de dix ans après la naissance de ses enfants, Antonia, que l’on surnommait "Antoinette" meurt à l’âge de 37 ans, en fin d’année 1868, laissant sa benjamine orpheline à 7 ans à peine.

Quatre mois jour pour jour après la mort de son épouse, Antonio se remarie avec la sœur de celle-ci: Margarita Rosa Angela Tuduri . La femme, de 10 ans sa cadette, est également veuve (impossible de retrouver l’acte de dèces de l’époux) et a une petite fille de 13 ans, Jeanne Marti . Les nouveaux époux ont très vite une fille, Marguerite, née en juin 1870.



En 1872, Antonio marie sa fille aînée, Jeanne, avec un minorquin plus âgé qu'elle: Pédro Carreras . Quatre ans après, le frère de ce dernier, Jean Carreras, épouse la sœur cadette, Angélique.
Quand à Joseph, devenu carrier, il épouse, en 1880, la demoiselle Jeanne Marie Orfila avec qui il a au moins 8 enfants dont certains fils qui seront blessés, cités, décorés pour bravoure lors de la Grande Guerre.
Enfin, Antoinette, épouse un maçon, Vincent Palmarini en 1886.


Antonio et sa deuxième épouse ont encore trois autres enfants : Antonia en 1875, Catherine deux ans plus tard et Antoine en 1882 . Antoine a donc 22 ans d’écart avec sa demi-sœur Jeanne .

L’ainée du deuxième lit, Marguerite, se marie en 1893 avec un français Michel Derhé. Antonia se marie à son tour, en 1897, avec Joachim Pesce, cultivateur, dont elle divorcera quelques années plus tard.


Marguarita Tuduri décède à Cap Matifou en décembre 1901 , quelque mois après sa fille cadette Catherine morte prématurément à 23 ans.

La date de décès d’Antonio nous est encore inconnue.



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